Le grand cormoran
Nom scientifique : Phalacrocorax carbo |
Oiseau aquatique de la taille d'une oie, le Grand Cormoran est presque complètement noir avec reflets métalliques bleutés et un peu bronze discernables à faible distance. Il se distingue des cormorans huppé et pygmée par sa taille supérieure, sa silhouette plus massive, ainsi que par une zone jaunâtre à la base du bec. En plumage nuptial, il arbore une gorge blanche, et une tache blanche sur la cuisse, qui disparaît souvent dès juin. Cette grande tache blanche, portée par les deux sexes, sert de signal au moment des parades. En hiver, ces marques blanches disparaissent sur les cuisses et celle de la tête diminue, ce qui rend difficile la distinction avec le Cormoran huppé, pourtant plus petit. Le Grand Cormoran possède un bec jaune puissant doté d'un crochet acéré à l'extrémité, et donc bien adapté à la capture des poissons.
Le Grand Cormoran vole souvent à bonne hauteur même au-dessus des terres et volontiers en formations en V ou en ligne, cou tendu en avant. Excellent plongeur, il est aussi à l'aise en mer qu'à terre. Pour pêcher, le grand cormoran nage très profondément dans l'eau, et parfois jusqu'à une vingtaine de mètres. Comme les autres cormorans, il nage très enfoncé dans l'eau. Son bec crochu, sorti de l'eau, prend souvent l'aspect d'un serpent. S'il est menacé, cet oiseau s'enfonce dans l'eau et ne laisse que sa tête émerger. Comme les Cormorans pygmée et huppé, il a un plumage moins étanche que celui d'autres oiseaux aquatiques. Après chaque plongée, il est obligé de se poser les ailes entrouvertes sur des pieux ou des rochers pour faire sécher son plumage au vent, souvent pendant plusieurs heures. Les Grands Cormorans vivent fréquemment en groupes. Ils se rassemblent souvent sur les bancs de sable, les récifs, les jetées, etc.
Niche en colonie sur les corniches des falaises côtières, au bord des lacs ou sur des grands arbres. Hiverne sur les grandes étendues d'eau douce, dans les estuaires et près des côtes marines. On le trouve rarement au grand large.
Cet oiseau vit sur tous les continents sauf l'Amérique du Sud et l'Antarctique. Distribution irrégulière dans toute l'Europe.
Période de nidification : d'avril à juin.
Nombre de
couvées : une.
Nombre d'œufs : 3 à 4 œufs bleu pâle
couverts d'un dépôt de calcaire blanc.
Incubation : 28 à
31 jours, mâle et femelle.
Nid : le nid est construit sur des arbres ou sur des falaises côtières avec des brindilles, des algues ou des roseaux. Il est bâti par le couple. Mâle et femelle élèvent les jeunes.
Type de nichoir : ne les utilise pas.
Jeunes
: nidicoles.
Envol : 50 jours, mâle et
femelle.
Emancipation : après 50 à 60 jours.
Plumage
juvénile : au moins un an.
Première nidification : 4
à 5 ans.
Les individus du nord de l'Europe sont migrateurs. Présence de nombreux hivernants Nordiques dans le sud de l'Europe. Dispersion dans toutes les directions après la nidification.
Il est habituellement silencieux mais, sur son territoire de nidification, il laisse entendre divers gémissements et cris gutturaux. Sa voix est un « kro kro kro » ou « krao » rauque uniquement.
Principalement du poisson, capturés sous la surface, mesurant, de préférence, entre 10 et 20 cm. Sa ration quotidienne est voisine de 750 grammes de poissons.
Ne les fréquente pas.
La colonisation de sites à l'intérieur du pays est observée depuis les années 70 et prend de l'ampleur.
Le cormoran se « branche » pour la nuit
Comme les hordes vikings et normandes du premier millénaire les
cormorans déferlent des régions maritimes du Nord pour envahir nos
terres en remontant les fleuves depuis leurs estuaires.
Pendant
longtemps ils se contentaient de venir passer l'hiver le long de nos
côtes pour retourner, le printemps venu, nicher sur les rivages
nordiques de la Scandinavie aux Pays bas. Depuis quelques années,
ils ont pris l'habitude d'envahir l'ensemble de nos terres dés le
mois d'octobre pour n'en repartir qu'à la fin mars. En même temps
les populations nicheuses se sont elles aussi multipliées sur le
littoral de la Manche et la Mer du Nord mais également toujours de
plus en plus à l'intérieur des terres.
Cette prolifération est
mal supportée de la part des pisciculteurs qui voient l'élevage des
poissons compromis, sinon anéanti par les appétits de ces nouveaux
arrivants qui lorsqu'ils s'attaquent à un bassin le vide jusqu'au
dernier de ses occupants.
Ces oiseaux se sont adaptés à la vie
loin des rivages. Malgré leurs pattes palmées, ils sont capables de
se brancher pour passer la nuit dans les hauteurs des frondaisons.
Ils nichent dans les arbres où ils font leurs nids en utilisant des
branches au lieu d'utiliser des algues.
C'est maintenant plus une
centaine de milliers de cormorans qui hibernent en France contre
simplement 14 000 individus en 1983.