SANDRE ET BROCHET AU MANIE : LES DIFFERENCES
A la pêche aussi, il est très risqué de courir deux lièvres à la fois ! Le mort manié est aussi efficace pour le brochet que pour le sandre, à condition de ne pas pêcher les deux en même temps !
Beaucoup
d’adeptes du mort manié partent au bord de l’eau en voulant
attraper tout ce qui mord ! Ils ont une certaine façon de procéder,
toujours la même, partout et tout le temps pensant avoir trouvé une
action polyvalente. Mais en pratiquant de cette manière, ils pêchent
aussi mal le sandre que le brochet. Or les différences techniques
qui séparent la recherche de ces deux prédateurs sont très, très
importantes.
Le
brochet est solitaire et plutôt sédentaire. Il règne en règle
générale sur un petit territoire qu’il défend âprement. Grâce
à ses pores céphaliques et sa ligne latérale très performante, il
détecte les vibrations créées par la moindre proie évoluant dans
son périmètre. Quand il décide de se nourrir, l’attaque est
brève mais violente. Il poursuit rarement ses victimes, c’est un
sprinter et non un marathonien !
Le sandre vit en groupe et
se déplace constamment. Très curieux, il s’intéresse à toute
proie potentielle mais analyse en détail son comportement. Une vue
très développée lui permet de déceler bon nombre de nos pièges.
L’attaque est courte et discrète, mais il n’hésite pas à
recracher sa proie avant de s’en ressaisir ou non dans les secondes
qui suivent !
Les
montures
Pour
le brochet,
la monture idéale est plutôt légère, avec de 50 % à 100 % de la
plombée située à l’intérieur du corps du poisson. La taille de
l’hameçon triple est importante, n° 2 ou 4, mais c’est surtout
sa position, au milieu du corps du poissonnet, qui est primordiale.
Veillez également à adapter parfaitement la taille de la monture à
celle de l’appât. En ce qui concerne les poissons morts, n’hésitez
pas à utiliser des poissons
de 12 à 15 cm et
plutôt plats, de type rotengle, gardon. Même une petite brème
s’avère très attractive.
Pour
le sandre,
la monture est plutôt lourde avec 100 % de la plombée montée sur
l’épingle servant d’articulation. Les hameçons triples sont de
plus petite taille, n° 8 ou 10, positionnés un vers la tête et
l’autre le plus en arrière possible, proche de la queue, sans pour
autant pénaliser la nage du poisson mort. A la différence du
brochet, le sandre privilégie de plus petits
poissons 8 à 10 cm,
et d’un aspect différent comme l’ablette très brillante, voire
la vandoise ou le chevaine.
L'action
Pour
la recherche du brochet,
il convient de prospecter longuement chacun des postes et de procéder
à au moins trois lancers au même endroit, sous le même angle, mais
à des hauteurs différentes : le premier proche de la surface, le
second entre deux eaux et le dernier proche du fond.
Par contre
pour le sandre,
il faut parcourir
de plus grandes distances,
donc ne pas perdre trop de temps à chaque endroit. Le plus important
est de varier les angles d’attaque afin que chaque lancer soit
différent !
Autant le brochet s’installe volontiers entre
deux eaux et dans bien des cas réagit au premier passage, autant le
sandre est quasiment toujours sur le fond. Pourquoi s’attarder
alors aux étages supérieurs ?! Un seul passage au ras du fond
suffit généralement pour déclencher l’attaque d’un sandre
mordeur, à condition que la présentation
soit irréprochable.
Car ce poisson ne pardonne aucune erreur ! En revanche, le brochet
lui, n’est guère regardant et peut attaquer plusieurs fois de
suite un poisson mort qu’il a loupée.
L'animation
Pour
le brochet,
démarrez l’animation avant l’assouplissement du Nylon. L’attaque
peut intervenir dès cet instant. L’action proprement dite est
assez répétitive. Il s’agit d’une animation
planante,
d’un mouvement lent, plus ou moins ondulatoire.
Pour
le sandre,
il est impératif de pêcher court pour pêcher précis ! Des lancers
d’une dizaine de mètres sont idéals. Pour cette raison, la barque
est une précieuse alliée.
Lors du lancer, accompagnez la
descente du poisson mort, bannière tendue, jusqu’au fond.
L’animation