LA
CARPE EN ETANG
En
raison de ses dimensions réduites et de son faible volume d’eau,
l’étang est fortement soumis aux variations météorologiques.
Très productif au printemps et en automne, la pêche de la carpe
y est souvent difficile en hiver et en été.
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L’étang
est un biotope artificiel créé par l’homme, utilisé depuis
toujours pour sa production piscicole. L’eau y est stockée
grâce à sa digue. Un trop-plein, appelé déversoir,
permet d’évacuer l’eau excédentaire durant les longues
périodes de pluie. La zone la plus profonde correspond au vannage
qui rend possible de vider l’étang afin de prélever les
poissons présents ou tout simplement de les recenser. C’est
en automne que les pêches d’étang se réalisent. La
manipulation des poissons est facilitée par les faibles
températures. De plus, le remplissage est assuré par les
fréquentes pluies.
La nature du fond, la qualité des
eaux, les cultures riveraines, la superficie... créent une grande
diversité d’étangs. Certains sont pauvres et leur
production piscicole réduite, d’autres sont riches et les
poissons s’y reproduisent et y prolifèrent. Chaque étang a sa
spécificité que le pêcheur à la ligne doit découvrir.
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Au
fil des saisons
L’hiver,
le pêcheur est souvent contraint à un repos forcé parce que
l’étang est gelé ou tout simplement vide. Durant toute la
période
hivernale, les
carpes diminuent considérablement leur activité et l’étang
vit au ralenti. Avec les premiers
soleils en
février, mars, l’étang renaît. La flore repousse, le plancton
se multiplie et les carpes commencent à bouger. Entre avril et
mai, elles se regroupent dans les anses abritées, partout où
l’eau se réchauffe un peu plus vite qu’ailleurs. En quelques
semaines, elles doivent reprendre leur poids de forme avant la
reproduction.
L’été, pour cause de fortes
chaleurs, l’eau
perd chaque jour un peu plus d’oxygène et les carpes ne se
nourrissent plus que la nuit. Dès le début de l’automne, les
premières pluies
relancent leur activité alimentaire. Elles doivent se constituer
des réserves avant les premières gelés. Et puis, vient l’hiver
et le cycle recommence !
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Les
meilleurs postes
Le
choix du poste n’est pas toujours facile en étang, pour les
localiser il convient de tenir compte des saisons. Le printemps
est incontestablement la meilleure saison pour la pêche de la
carpe en étang. Le bon poste à cette époque ressemble trois
paramètres : un
haut fond
recouvert d’herbiers aquatiques et situé près des berges où
la profondeur est moins importante qu’ailleurs dans le plan
d’eau, entre 1 et 2 mètres. Ce haut fond doit se trouver dans
une zone ensoleillée, à l’abri des vents froids de l’Est et
du Nord. Il est conseillé de se tenir loin de tout bruit et de
choisir l’un des endroits les plus calmes du plan d’eau.
En
été, les zones
les plus profondes, situées proche de la digue, sont les plus
productives. Les arrivées de ruisseaux et toutes les berges
encombrées et ombragées sont également à explorer. En
automne, c’est
à l’abri du vent qu’il faut chercher les bons postes tels que
les bras ou la queue de l’étang. En
hiver, les
carpes occupent à nouveau les secteurs les plus profonds de
l’étang, fosses en pleine eau ou zones proches de la retenue,
car l’eau y est la plus chaude.
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La
bonne stratégie d’amorçage
Dans
l’impossibilité de trouver des postes caractéristiques à
carpes, l’amorçage d’accoutumance quelques jours d’avance
est indispensable afin d’habituer progressivement les carpes à
venir se nourrir sur un poste précis. Il convient de lancer 20 à
30 bouillettes ou 2 kg de maïs chaque jour, pendant
les trois jours
précédant la partie de pêche.
Si le poste où les
carpes sont visiblement en activité est clairement identifié,
l’amorçage en cours de pêche suffit. Pour amorcer au maïs, il
faut prévoir une quantité de 4
à 5 kg par journée de pêche
et 2 kg par jour d’accoutumance. Quant aux bouillettes, 1 kg par
journée de pêche suffit, auquel il faut rajouter 200 à 300 g
par journée d’amorçage.
Cette stratégie est valable à
la belle saison, au printemps et en été. En revanche en
hiver,
l’amorçage doit être réduit et constitué de produits peu
caloriques et de digestion facile. Il est impératif que les
graines soient très bien cuites et les bouillettes pauvres en
protéines. L’amorçage
de proximité au fil soluble,
réalisé au cœur des fosses et autres postes hivernaux, est le
mieux adapté.
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Les
montages adaptés
En
règle générale, en étang les
fonds sont vaseux
et souvent tapissés de végétation aquatique. Particulièrement
intéressants pour les carpes car très riches en nourriture de
toute sorte (larves d’insectes, végétaux, déchets divers),
ces postes ne sont pas pour autant faciles à pêcher, la
principale difficulté réside dans la présentation de l’appât
qui ne doit en aucun cas s’enfoncer dans la vase, mais demeurer
toujours bien visible au dessus du fond. D’où l’obligation
d’utiliser des montages
flottants ou décollés.
A la différence du lac, en étang il n’est pas
nécessaire de pêcher ni
très loin, ni très lourd,
un poids de plombée de 70 à 80 g suffit largement. Dans le cas
d’eschage avec des bouillettes flottantes, il convient de
renforcer leur flottabilité en installant en premier sur le
cheveu, une perle en mousse
flottante ou une
bille de polystyrène. En revanche, avec le maïs, l’eschage
s’effectue de façon à enfiler sur le cheveu par ordre un grain
de maïs, un petit cube de mousse ou de liège, un grain de maïs,
un petit cube de
mousse ou de liège
et ainsi de suite.
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